Etude de la diversite biologique dans les perimetres de reboisement de kilir et d’abomey appartenant a l’aire d’intervention du pgftr au benin

Cette étude sur la biodiversité du périmètre de reboisement d’Abomey et de la forêt classée de Kilir (Djougou) commanditée par le Programme de Gestion des Forêts et Terroirs Riverains (PGFTR), vise à lui permettre de disposer des données d’inventaire détaillé sur l’ensemble de ces forêts et des stratégies à mettre en oeuvre pour une gestion rationnelle et durable des ressources biologiques. Les prospections sont effectuées sur une période de quatre mois et ont connu la participation de divers spécialistes de la biodiversité. Il présente la situation de la biodiversité dans les deux forêts classées et les propositions d’aménagement et de gestion des conflits domaniaux pour une conservation durable de leur potentiel génétique. Les forêts classées d’Abomey et de Kilir sont deux forêts urbaines marquées par une
forte emprise humaine et des occupations traditionnelles (ancienne) et récentes par les populations riveraines. La forêt classée d’Abomey comme celle de Kilir présentent les marques d’une absence de gestion active et effective des ressources naturelles. Principalement, les parties récemment occupées par les populations riveraines sont transformée en zone agricole, d’exploitation de carrière de latérite et de construction de logements. Ces zones présentent aussi les signes de dégradation du couvert forestier et de menace à la faune sauvage. L’état de la biodiversité des deux forêts classées est peu impressionnant. En termes de résultats d’inventaires floristiques, la flore compte 168 espèces, réparties dans 140 genres et 54 familles dans le périmètre de reboisement d’Abomey et 97 espèces, réparties dans 79 genres et 38 familles dans la forêt classée de Kilir. Cette flore répartie dans plusieurs types
physionomiques (plantations, forêts galeries, forêts denses semi-décidues, savanes, jachères et champs) au vu des indices de diversité est relativement peu diversifiée. On assiste à son appauvrissement progressif au sein des deux forêts classées où les essences ligneuses présentent une faible vitesse de régénération. Elle est en effet, soumise à de fortes pressions humaines (occupation aux fins d’habitation, agriculture, feux de végétation, divers prélèvements) qui à divers degrés influent négativement sur la diversité biologique au sein de ces forêts classées.
La situation de la diversité faunique est encore plus critique ; le syndrome de forêt vide y est manifeste. Des investigations à travers les différentes strates de végétation de ces deux forêts classées n’ont révélé de présence notable que pour l’avifaune. Ainsi, 95 espèces d’oiseaux réparties dans 39 familles sont recensées dans les deux forêts classées dont 19 espèces de migrants intra-africains (20 %) et 5 espèces paléarctiques (5,26 %). De cette 6 cohorte, 92 espèces d’oiseaux sont rencontrées dans le périmètre de reboisement d’Abomey et 74 espèces d’oiseaux sont réparties dans la forêt classée de Kilir. Pour espérer sauvegarder ce potentiel aviaire, il urge de réaliser dans chacune de ces forêts classées deux types de séries d’aménagement : une série de protection intégrale qui concerne surtout les lambeaux d’écosystème naturel et une série d’accès libre. Les plans de gestion projetés visent notamment le maintien de l’existant, la créaction d’un parc d’attraction, la recolonisation progressive de la biodiversité au sein de ces massifs forestiers à court et à moyen termes, la créaction de mare à caïmans, la créaction d’un mini zoo protégé. De plus, des suggestions idoines pour le règlement des conflits domaniaux et l’implication des populations riveraines à la gestion participative des ressources biologiques des deux massifs forestiers sont élaborées. Etant donné leur situation de forêts périurbaine et urbaine, le développement de fonctions éco-touristique et de récréation au sein de ces forêts classées pourra concilier les exigences de protection et d’utilisation durable des ressources
biologiques.

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